Équilibre de la vie d’un aidant : apprendre à s’imposer des limites

Mise à jour le 3 novembre 2021 photo d'une famille avec une personnes âgée
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Lorsque la vieillesse ou la maladie fait irruption dans la vie d’un proche, l’entourage tient alors un rôle important dans son quotidien. Plus qu’un soutien, il s’agit ici de devenir un aidant. Un rôle qui nécessite un investissement complet et qui n’est pas sans conséquence sur la vie personnelle et professionnelle de l’accompagnant. Il est alors important d’apprendre à se préserver.

Qu’appelle-t-on « aidant » et comment le devient-on ?

Il existe autant de manières d’être un aidant que de personnes en difficulté à accompagner. C’est avant tout l’état psychique et physique du proche diminué qui détermine l’implication nécessaire de ses aidants. Dans la plupart des cas, les aidants le deviennent suite au grand âge de leurs parents, à un accident de la vie d’un proche (enfant, conjoint, parents) ou à la survenue d’un handicap. Ils choisissent alors d’accompagner un membre de la famille dans son quotidien et leurs rôles sont multiples. Soutien moral, ils sont également en charge de petites tâches quotidiennes comme les courses ou le ménage. Ils veillent également sur la prise des médicaments et sur les démarches administratives (papiers de soins, demandes d’aides). Ils assurent un lien crucial entre le monde médical et leur proche en veillant à son bien-être.

Aidant, une implication qui n’est pas sans conséquence

Plus qu’un choix, le fait de devenir un aidant est souvent vécu comme « normal ». Pour beaucoup, il est tout simplement impossible de ne pas accompagner un proche dans ses difficultés. Pour autant, devenir un tel soutien a des répercussions sur la vie de l’aidant. Nombreux sont ceux avouant souffrir de fatigue, de mal-être, voire de problèmes de santé. Les troubles du sommeil sont également fréquents. Tout comme le stress, l’anxiété et la sensation de solitude.

Nos conseils pour vous imposer des limites et vous préserver

Se confier

En accompagnant une personne aidée, les émotions peuvent être nombreuses et variées. Prendre conscience de leur présence et les verbaliser est la première étape pour se préserver en tant qu’aidant. Vous pouvez alors vous confier à un ami ou à un membre de la famille mais également à un médecin. Des associations et des organismes spécialisés peuvent également vous entourer et répondre à vos interrogations. Il est important de ne pas hésiter à faire appel à ces ressources.

Savoir reconnaître ses propres limites

Même avec tout l’amour que vous portez à votre proche, il vous est impossible de tenir certains rôles ou de réaliser certaines tâches. Ne culpabilisez pas et sachez reconnaître vos limites. Des professionnels sont là encore disponibles pour vous aider.

Ne pas s’isoler

Un autre risque auquel s’expose l’aidant est l’isolement. Voulant entourer au mieux la personne aidée, il peut alors être tenté de limiter sa vie sociale. C’est pourtant le soutien de ses proches qui peut lui permettre de ne pas souffrir de la situation. Prenez donc le temps de vous confier, conservez des liens avec votre entourage et n’hésitez pas à demander de l’aide.

Prendre soin de sa santé

Nombreux sont les aidants négligeant leur santé pour se concentrer sur leur proche ou qui ne s’accordent plus du tout de temps. Pour ne pas s’épuiser et ne pas s’oublier, il existe des associations et structures pouvant prendre ponctuellement ou régulièrement le relais. Des professionnels encadrent alors la personne aidée le temps d’une soirée ou d’une journée sans qu’elle ait besoin de quitter son domicile. De votre côté, vous pouvez vous rendre à vos rendez-vous médicaux.

Se faire aider

Afin de ne pas s’isoler et de limiter les risques de développer ce type de troubles, il existe aujourd’hui différentes aides et quelques dispositifs pour les aidants.

Les dispositifs pour les salariés aidants

Si vous êtes en activité et que vous êtes également salarié, différents dispositifs prévus par l’État (selon la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement de 2015) peuvent vous permettre de souffler et de vous accorder un peu de temps. Il vous est par exemple possible d’entrer en contact avec des structures adaptées dans le but d’accueillir temporairement votre proche diminué. Cela peut vous permettre de vous reposer et pourquoi pas de partir le temps de quelques jours. Des aides à domiciles peuvent également être mises en place au quotidien pour vous assister et assurer les soins à votre place.

Afin de vous permettre de concilier ce rôle d’aidant avec votre activité professionnelle, d’autres dispositifs sont également disponibles. Le congé de proche aidant pour les salariés du privé vous permet par exemple de réduire votre activité ou de vous arrêter pendant 3 mois (période renouvelable avec un maximum d’un an d’arrêt dans votre carrière professionnelle) sans risquer de perdre votre poste. Il vous est également possible de solliciter un congé de solidarité familiale que vous soyez salarié ou fonctionnaire. Vous pouvez alors suspendre votre activité ou la réduire pendant 3 mois (renouvelable une fois).

L’allocation journalière du proche aidant ou AJPA

Si votre rôle d’aidant n’est pas compatible avec votre activité professionnelle habituelle, il vous est possible de toucher une aide appelée « allocation journalière du proche aidant ». Créée en 2020, elle est versée de manière ponctuelle si vous cessez temporairement de travailler ou pour accompagner une réduction de vos heures de travail. Elle reste néanmoins limitée à 66 jours par carrière professionnelle et peut être fractionnée à la demi-journée. Pour la toucher, vous devez prouver les éléments suivants :

  • La personne aidée vous est très proche ;
  • Cette dernière réside en France ;
  • Vous ne percevez pas de rémunération pour cet accompagnement ;
  • La personne en difficulté ne perçoit aucune indemnité non cumulable.

L’isolement des aidants est malheureusement encore trop fréquent. Des solutions existent pourtant pour les aider et les soulager. Pour prendre soin de leur proche aidé, ces aidants doivent avant tout préserver leur bien-être et être pleinement disponibles psychiquement comme physiquement.