Droit au répit : osez le demander !

Mise à jour le 20 mars 2020    -   en partenariat avec Hizy
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Votre présence auprès de votre parent âgé est essentielle. Votre rôle d’aidant familial ne doit pourtant pas vous empêcher de prendre (aussi) soin de vous. Le droit au répit, inscrit dans la loi, est l’une des solutions pour souffler un peu. N’attendez-pas d’être épuisé pour le demander !

Qu’est-ce que le répit ? 

Dans le dictionnaire Larousse la définition du mot répit est : « Arrêt momentané, suspension de quelque chose de pénible, d’une souffrance ». Doit-on attendre de souffrir pour faire une pause ? « Justement non, explique Henri de Rohan Chabot, délégué de la Fondation France Répit, à l’origine de la première maison de répit, et du premier Diplôme Inter Universitaire de répit (DIU) de France. Le répit de l’aidant est un temps de rupture nécessaire dans un quotidien lourd à porter pour le proche aidant comme pour la personne aidée. Il devrait permettre un accompagnement global, y compris au domicile et sur le long terme. Ce n’est pas toujours le cas, mais la loi évolue dans le bon sens. Notamment dans la prise en compte du répit dans le parcours global de soins, la reconnaissance de la vulnérabilité des aidants et des aidés, la dimension philosophique du sens donné à cette vie bouleversée par la maladie. Le répit est essentiel et devrait être utilisé sans attendre l’épuisement ou la situation d’urgence. »

Droit au répit : c’est dans la loi

Le droit au répit est récent puisqu’il est issu de la loi n° 2015-1776 du 28 décembre 2015relative à l'adaptation de la société au vieillissement votée en décembre 2015. Il permet aux proches aidants de personnes âgées en perte d’autonomie de se reposer ou de se dégager un peu de temps.

 Qui est concerné par l’aide financière pour les aidants ?

Votre parent est une personne âgée bénéficiaire de l’Aide personnalisée d’autonomie (APA) ? Vous pouvez bénéficier du droit au répit. En effet, l’aidant doit être le conjoint de la personne aidée, un parent ou une personne résidant avec elle ou entretenant des liens étroits et stables.

Pour en faire la demande, il faut aussi avoir utilisé toutes les ressources du plan d’aide apa (plafond atteint).

Montant du droit au répit 

L’aide financière au répit d’un montant d’environ 500 euros par an peut vous permettre de financer :

  • des heures d’aide à domicile 
  • un accueil de jour en structures spécialisées
  • un hébergement dans une structure d’accueil temporaire.

Si vous participez au financement d’une partie du plan d’aide, une participation financière vous sera aussi demandée pour le droit répit.

Demande de droit au répit pour les aidants

Pour déterminer votre droit au répit et réévaluer le calcul de l’APA, une équipe médico-sociale se rendra à votre domicile. Pour trouver des solutions de répit, il ne faut pas hésiter à faire appel aux plateformes d’accompagnement et de répit. Mais aussi en faire la demande :

  • au Conseil Départemental
  • au centre local d’information et de coordination gérontologique (CLIC)
  • au Centre communal d’action sociale (CCAS) de votre commune

Du répit au domicile (aussi) ! 

Selon les régions, comme dans la Creuse ou encore les Bouches du Rhône, il existe par exemple des solutions de répit à domicile, sur le principe du « baluchonnage ». Ce concept, inspiré de ce qui se fait au Canada pour les malades d’Alzheimer et leurs proches, consiste à déplacer des équipes (notamment d’aide soignants) au domicile pour apporter l’aide nécessaire et prendre le relais de jour comme de nuit.

Bon à savoir


L’aidant familial salarié peut aussi bénéficier sous certaines conditions du congé du proche aidant.