Retraite à l’étranger : quelles démarches administratives ?

Mise à jour le 23 août 2022
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Les Français sont de plus en plus nombreux à envisager de profiter de leur retraite à l’étranger. Plus de 7 % d’entre eux ont d’ailleurs franchi le cap, quittant La France pour bénéficier de conditions avantageuses tant en matière de qualité que de coût de la vie dans un autre pays. Seules quelques démarches sont nécessaires avant un tel changement de vie. Voici comment procéder.

Les avantages de prendre sa retraite à l’étranger

Plus d’un million de retraités français vivent actuellement à l’étranger, le plus souvent en Europe ou en Afrique. La Grèce et le Maroc sont d’ailleurs des destinations de choix pour bon nombre d’entre eux, séduits par la douceur du climat et le faible coût de la vie. En dehors des frontières françaises, les avantages sont nombreux pour les jeunes seniors et toutes les personnes en retraite anticipée :

  • Le climat y est généralement favorable toute l’année, les retraités choisissant souvent des pays du sud de l’Europe ou du nord de l’Afrique ;
  • Cela permet à certains de retrouver leurs origines, leur pays de naissance ;
  • L’investissement immobilier y est souvent plus facile qu’en France ;
  • Le pouvoir d’achat y est souvent plus élevé grâce à une fiscalité avantageuse. En Malaisie, par exemple, l’impôt est à 0 % si le retraité dépose un montant minimum sur ses comptes bancaires ouverts dans le pays.

Bon à savoir : L’absence d’impôt ne concerne que les salariés du privé


Les fonctionnaires ayant quitté définitivement la France doivent tout de même s’acquitter des impôts dans le pays. Selon les accords internationaux, seuls les anciens salariés du privé peuvent bénéficier de cet avantage.

Les différentes démarches administratives à entreprendre avant de partir

En plus de prévoir votre déménagement, il est crucial de vous assurer de partir avec une bonne préparation. Vous devez avoir anticipé tous les changements, qu’ils soient fiscaux, administratifs ou liés à votre protection santé. Quelques démarches sont alors à effectuer.

Ouvrir un compte à l’étranger

Utile pour vos dépenses courantes comme pour percevoir votre pension de retraite, un compte bancaire doit être rapidement ouvert dans votre nouveau pays de résidence.

Prévenir votre caisse de retraite de votre prochain départ

L’une des étapes les plus importantes avant de partir à l’étranger est d’indiquer à votre caisse de retraite votre intention de quitter la France. Si vous percevez deux pensions, de deux caisses différentes, vous devez prévenir les deux organismes et leur communiquer votre nouvelle adresse. Ce contact est également l’occasion de vous informer sur les modalités de versement de votre pension dans le nouveau pays de résidence. Certains organismes privilégient, en effet, le chèque, d’autres le virement, etc. Vous pourrez ainsi mieux vous organiser. Pensez également à communiquer vos nouvelles coordonnées bancaires si vous souhaitez toucher votre pension sur un compte situé à l’étranger.

Une fois sur place, il est important de faire signer par les autorités locales un certificat de vie. Aussi appelé justificatif d’existence, ce document doit être envoyé à chacune des caisses de retraite auxquelles vous êtes rattaché. Dans le cas contraire, vous ne pourrez pas percevoir votre pension. Sa durée de validité est généralement d’un an, mais elle peut être différente selon les pays.

Bon à savoir : En dehors du territoire français, il n’est plus possible de toucher certaines allocations


En quittant la France, vous renoncez à percevoir l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) et l’allocation supplémentaire d’invalidité (ASI).

S’intéresser à la couverture de santé du pays

Contrairement à la France, tous les pays ne disposent pas d’une couverture de santé. Vous devrez parfois souscrire une assurance privée ou le système d’assurance maladie local. Chaque pays dispose de ses propres règles, de ses propres démarches. Dans l’Union européenne, vous devrez également continuer à verser une cotisation à la Sécurité sociale française. Cela vous permettra ensuite de vous faire soigner en France si vous le souhaitez.

Remplir toutes les démarches en matière de fiscalité

De nombreux pays offrent une fiscalité avantageuse aux retraités étrangers souhaitant s’installer sur place. Il s’agit, le plus souvent, d’importantes réductions d’impôt. Pour en bénéficier, il suffit souvent de verser un montant minimum sur un compte bancaire détenu dans le pays ou de justifier d’un minimum de revenus. Chaque pays dispose de sa propre législation.

Bon à savoir : À l’étranger, le retraité ne paie plus la CSG, la CASA et la CRDS


En déclarant son lieu de résidence à l’étranger, le retraité voit ces trois taxes s’annuler. Il ne paie plus la contribution sociale généralisée, la contribution pour le remboursement de la dette sociale et la contribution de solidarité pour l’autonomie.

Quelles sont les conditions d’installation pour une retraite à l’étranger ?

Quel que soit le pays choisi, les autorités locales imposent quelques conditions aux retraités étrangers pour pouvoir s’installer. Dans l’Union européenne :

  • Leurs ressources doivent être suffisantes pour subvenir à leurs besoins comme à ceux de leur famille ;
  • Chaque retraité doit détenir une Assurance Maladie complète dans son nouveau pays de résidence.

Certains pays exigent, par ailleurs, une inscription auprès des autorités locales lorsque la personne passe plus de 3 mois sur place. C’est le cas de la Belgique, de l’Espagne ou de la Croatie, par exemple. Il est alors nécessaire de se faire connaître auprès d’une autorité. Il faut ensuite attendre 5 ans pour obtenir un droit de séjour permanent.

Partir profiter de sa retraite au soleil, à l’étranger est le rêve de plus en plus de Français. Il est finalement assez simple de se lancer. Il suffit de quelques démarches pour profiter rapidement d’un nouveau cadre de vie.