Argent et santé : ce qui change cette année ?

Mise à jour le 23 mars 2021 photo d'une tirelire
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Comme chaque année au 1er janvier, les cotisations mutuelles augmentent. Mais elles ne sont pas les seules. Certains postes de soin sont bien remboursés, d’autres se voient désormais exclus de la prise en charge par la Sécurité sociale. De nouvelles aides font en parallèle leur apparition cette année, pour vous aider au quotidien. Découvrez sans tarder ce qui change en 2021, en matière de santé et d’argent, afin d’anticiper d’éventuelles dépenses.

La prise en charge à 100 % des audioprothèses

L’audioprothèse pèse lourd dans le budget santé des Français. Pour s’équiper et retrouver une meilleure audition, il vous faut en général débourser entre 1 000 et 2 000 euros. Conscient de la difficulté pour les foyers les plus modestes d’accéder à cet appareillage, le Gouvernement a amorcé une mesure en janvier 2019 : la réforme 100 % Santé. L’idée ? Favoriser l’accès à ce type d’équipements pour toutes les personnes concernées. D’abord pratiquée pour les lunettes (en 2020), cette réforme porte désormais sur les aides auditives, depuis le 1er janvier 2021. Son application se base sur la mise à disposition des patients de deux possibilités :

  • Un panier de soin 100 % remboursé, dit « reste à charge zéro » : il comprend les prothèses auditives de catégorie 1. Il s’agit des équipements les moins onéreux. Les prix sont par ailleurs fixés par la Sécurité sociale.
  • Un second panier pour lequel vous êtes libre de sélectionner le modèle : vous pouvez alors opter pour des appareils proposant plus de fonctionnalités, plus sophistiqués, mais aussi plus chers. Les prix sont ici librement fixés par le professionnel.

Si vous choisissez des appareils inclus dans le dispositif du « reste à charge zéro » promis par le président Emmanuel Macron, vous n’aurez rien à débourser. Le prix du premier modèle vous reviendra à 950 € maximum avec une prise en charge à hauteur de 240 € par l’Assurance Maladie et de 710 € par votre complémentaire santé. Dans le second cas, il vous faudra prévoir un financement personnel. Les prix peuvent atteindre les 2 000 € et le remboursement, lui, ne sera que d’environ 200 € pour la Sécurité sociale. Renseignez-vous auprès de votre complémentaire pour connaître la prise en charge à laquelle vous avez droit avec votre contrat.

L’homéopathie n’est plus remboursée

Si vous avez l’habitude de traiter certains petits maux du quotidien par le biais de l’homéopathie, il vous faudra désormais prendre la totalité du coût à votre charge. Car si elle était remboursée à hauteur de 15 % jusqu’en 2020, c’est à présent terminé. L’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn a suivi les recommandations de la Haute Autorité de Santé et a définitivement retiré ce type de médication de la liste des remboursements de la sécurité sociale. Considérés comme pas assez efficaces d’un point de vue scientifique, les médicaments homéopathiques restent en vente dans les pharmacies, mais n’ouvrent plus droit à un remboursement, même lorsqu’ils sont recommandés par un médecin. Seules les consultations chez un homéopathe sont encore remboursées, à hauteur de 70 %, soit 25 euros.

Le prix des complémentaires santé augmente

Bien que l’année 2020 ait été faste pour les complémentaires santé (avec la prise en charge à 100 % par la Sécurité sociale durant le premier confinement), elles n’ont pas hésité à augmenter leurs tarifs pour 2021. On note une augmentation de 4 % en moyenne des cotisations (selon l’association de consommateurs UFC-Que Choisir) liées aux complémentaires santé. Cette hausse se répercute par un coût de 80 à 200 € par an en fonction des contrats.

Cette augmentation s’explique en partie par le choix du Gouvernement de prendre en charge, via la Sécurité sociale, le remboursement des téléconsultations, des tests de dépistages Covid, entre autres. Pour contrebalancer ces dépenses importantes, le Gouvernement a alors fait le choix de prévoir une « taxe Covid » sur les mutuelles, appliquée dès cette année au taux de 2,6 % et à celui de 1,3 % pour 2022. Les complémentaires doivent également s’adapter à la réforme 100 % Santé qui leur impose de mieux rembourser les paniers « reste à charge zéro ». Cela explique aussi leur choix d’augmenter le montant des cotisations.

Bon à savoir : la loi vous permet désormais de changer plus facilement de mutuelle


Depuis le 1er décembre 2019, vous pouvez résilier votre contrat à tout moment, au bout d’un an, par un courrier de résiliation. Vous devez néanmoins respecter un préavis minimum de deux mois.

Des aides pour l’aménagement d’un logement

Que vous soyez locataire ou propriétaire, des aides vous permettent d’aménager votre logement pour le rendre plus adapté à vos besoins et favoriser le maintien à domicile. Un crédit d’impôt est par exemple accordé pour tout aménagement d’un logement lié à la perte d’autonomie et au handicap. Cette aide est prolongée jusqu’au 31 décembre 2023 et s’applique aux dépenses d’équipement donnant la possibilité d’améliorer l’accessibilité de l’habitation principale (installation d’une douche à l’italienne, de W.-C. adaptés, de revêtements antidérapants, etc.). Son montant dépend de la nature de ces travaux. Il est de 25 à 40 % du total des frais engagés. Vous devez néanmoins justifier de votre perte d’autonomie en étant titulaire d’une pension d’invalidité d’au moins 40 % ou en percevant une allocation personnalisée d’autonomie.

La loi oblige également les logements situés en rez-de-chaussée et les maisons individuelles en lotissement ou destinées à la location, en cours de construction, d’être équipés d’une douche à l’italienne. Cela permet de favoriser le maintien à domicile des personnes âgées et/ou en situation de perte de mobilité. Cette obligation sera ensuite étendue à tous les appartements accessibles par un ascenseur au 1er juillet 2021. L’objectif est de faciliter l’accès de ces logements aux personnes en situation de handicap ou souffrant de mobilité réduite.

Vous connaissez désormais les changements liés à la santé et le financement correspondant pour l’année 2021. Cela vous permet d’anticiper d’éventuelles dépenses, mais également d’entreprendre quelques projets, comme ceux d’aménagement du logement.