Aidant : comment aménager sa vie professionnelle ?

Mise à jour le 7 décembre 2021 photo de deux personnes qui prennent un café
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De plus en plus de Français accompagnent un parent en perte d’autonomie. Pleinement investis dans leur rôle d’aidant, ils doivent réussir à aménager leur vie professionnelle pour se dégager du temps. Si cela semble possible sur le papier, cela peut se révéler compliqué dans les faits. Voici quelques conseils pour tenter de trouver le juste équilibre.

Trouver un équilibre entre vie professionnelle et obligations personnelles

Lorsque la maladie, la vieillesse ou le handicap s’invite dans la famille, les conséquences sont nombreuses et variées. La personne en perte d’autonomie est la première touchée, mais son entourage n’est pas pour autant épargné. Nombreux sont les proches décidant alors de devenir un aidant. Il leur faut pour cela réussir à trouver le parfait équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle.

Parler de sa situation

Il n’est pas rare qu’un aidant taise sa situation à ses proches, mais aussi à son employeur. Isolé et incompris, il lui est alors difficile d’organiser son emploi du temps professionnel sans culpabiliser, stresser et s’épuiser. Il se sent à la fois tiraillé par ses obligations professionnelles et par l’idée de laisser son proche seul. Il est pourtant important de libérer la parole. Commencez par exemple par vous confier à vos amis. D’un grand soutien, ils sauront vous guider et vous conseiller pour aborder, ensuite, le sujet avec votre hiérarchie. Ils pourront peut-être même vous suggérer des solutions. De nombreuses associations et professionnels peuvent par ailleurs vous apporter un soutien psychologique. Vous serez alors plus fort et plus armé pour affronter la situation.

Dans le milieu professionnel, confiez-vous tout d’abord à certains collègues, ceux avec lesquels vous avez créé des relations privilégiées. Ils peuvent être d’un grand soutien au quotidien. Ils pourront vous défendre, vous encourager ou simplement vous remplacer lorsque la situation le nécessite. Il est également indispensable d’en parler avec votre hiérarchie. Vous pourrez sans doute négocier un aménagement du temps de travail, des jours de télétravail, etc.

Aménager son emploi du temps

Lorsque votre employeur est informé de votre situation, il est possible de trouver des solutions concrètes pour faciliter votre quotidien d’aidant :

  • Il peut par exemple s’agir d’un aménagement de votre emploi du temps : partir un peu plus tôt, arriver un peu plus tard, vous accorder une pause d’une heure par jour pour réaliser les démarches et les aides ou prendre un rendez-vous médical, etc.
  • Faciliter vos absences ponctuelles et trouver un arrangement pour les rattraper.
  • Pratiquer le temps partiel pour une période donnée : cela peut vous permettre d’accompagner votre proche suite à un accident ou le temps de mettre en place des protocoles de soin, un placement, etc.
  • Vous pouvez également demander à télétravailler plus souvent : le refus de votre employeur doit être justifié.

Se faire aider

Si vous êtes aidant et que vous souhaitez continuer à travailler, il est également nécessaire de vous faire aider. En mettant en place une routine avec l’intervention de professionnels, il vous sera plus facile de vous libérer du temps pour travailler, sans stresser et sans culpabiliser. Il s’agit évidemment des professionnels de santé (infirmier, aide-soignant, etc.), mais aussi d’aides à domicile. Déchargez-vous par exemple des courses, du ménage ou du soin du linge. En évitant d’avoir à réaliser les tâches du quotidien, il vous est ainsi possible de libérer votre emploi du temps.

Les aides du proche aidant

Afin de répondre de manière ponctuelle ou durable à certaines situations, la loi prévoit des aides et des congés pour les aidants :

  • Grâce au congé de soutien familial, il vous est possible d’arrêter de travailler pendant 3 mois (renouvelable dans la limite d’un an sur toute la durée d’une carrière professionnelle) tout en vous garantissant de retrouver ensuite votre emploi.
  • Il existe également le congé de solidarité familiale vous autorisant à vous absenter 3 mois pour vous occuper d’un proche. Là encore, ce congé est renouvelable une fois.
  • Avec l’allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie, vous pouvez pallier une baisse de rémunération si vous arrêtez ou si vous réduisez votre activité professionnelle.
  • La loi prévoit également pour les travailleurs de la fonction publique un congé de présence parentale. Vous bénéficiez alors de 310 jours de congé que vous pouvez prendre dans une limite de 3 ans (il est renouvelable une fois).
  • Vos collègues peuvent également vous faire don de leurs jours de congé. Vous êtes alors rémunéré pendant que vous vous occupez de votre proche.
  • Il vous est également possible de demander un congé de proche aidant. Une allocation vous est alors versée chaque mois (son montant dépend de votre situation familiale) et vous permet d’arrêter de travailler pendant 3 mois (renouvelable une fois). Il concerne tous les travailleurs, y compris les indépendants, les personnes travaillant en libéral, etc. Seule condition pour en bénéficier ? Que le proche à aider soit un membre de la famille : conjoint, ascendant ou membre du foyer.

La plupart des aidants souhaitent poursuivre leur activité professionnelle pour différentes raisons. Elles peuvent être financières bien sûr, mais également psychologiques. En conservant une vie professionnelle, ces derniers se sentent plus épanouis, moins isolés. Aller au travail leur permet de se couper de leur quotidien d’aidant. Pour autant, il leur faut aménager leur emploi du temps afin d’équilibrer leurs journées, pour ne pas s’épuiser.