Emploi : comment parler de mon statut d’aidant à mon employeur ?

Mise à jour le 30 avril 2020    -   en partenariat avec Hizy parler de son statut d'aidant à son employeur
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Alors que 47 % des aidants ont une activité professionnelle (soit près d’un sur deux), ils restent cependant encore peu nombreux à parler de leur statut d’aidant au travail. Notamment dans les entreprises qui n’abordent pas spécialement le sujet. Parler de son rôle d’aidant à son employeur ? Et si vous preniez les devants !

Par peur d’être stigmatisés, mis à l’écart, de nombreux salariés aidants ne parlent pas de leur statut au travail. « En dehors des grands groupes ayant mis en place des accords spécifiques, notamment via la RSE*, les entreprises sont effectivement peu nombreuses à avoir identifié les vrais enjeux liés aux salariés aidants familiaux et l’impact de leur rôle sur le travail, reconnaît Lydie Recorbet, chargée de mission RH à l’Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (Orse).

La loi Mathys, qui permet le don de RTT pour les parents d’enfants malades et plus récemment son extension aux proches de personnes âgées en perte d’autonomie, ont cependant eu des effets positifs sur les entreprises et sur la reconnaissance du statut d’aidant familial. On comprend mieux la nécessité de se préoccuper de ce que vit un salarié aidant, d’aménager si besoin son poste, ses horaires, pour lui permettre de concilier plus sereinement vie personnelle et professionnelle ». Votre employeur/manageur ne sait pas que vous prenez soin d’un proche (ou vaguement) ? C’est peut-être le bon moment pour en parler. Sans attendre la situation d’urgence ou le jour où vous aurez besoin de vous absenter.

Au travail, à qui parler de mon statut d’aidant ?

Vous pouvez déjà parler de votre statut d’aidant familial aux collègues les plus proches et qui comprendront mieux certaines réactions (fatigue, jour de RTT posé à la dernière minute…). Adressez-vous directement à votre employeur ou si vous préférez aux représentants du personnel.

Certaines entreprises, et plus particulièrement celles appartenant à de grand groupes (ex : La Poste, Casino, Danone, BNP Paribas) ont bien souvent mis en place des actions en faveur des aidants familiaux (accords d’entreprise, guides ou numéros de téléphone dédiés, chèques Cesu à destination des salariés aidants). Renseignez-vous !

« Il peut être utile de parler de son rôle et de ses besoins d’aménagements d’horaires de manière anonyme dans un premier temps à un tiers de confiance comme le médecin du travail ou un assistant social dans les plus grandes entreprises, recommande Lydie Recorbet. Cela permet d’aborder toutes les questions sans retenue, de connaître ses droits, qui peuvent varier d’une entreprise à l’autre et d’une région à l’autre. »

Aidant et salarié : comment en parler ?

Expliquez ce que signifie être aidant au quotidien (aide au repas, à la toilette…), mais aussi ce que cela vous apporte en termes de gestion du temps ou du stress, d’organisation, d’empathie, etc. Des « soft skills » ou compétences douces, de plus en plus recherchées par les entreprises. Parler de votre rôle d’aidant permet aussi de lever d’éventuels doutes ou incompréhension face à votre refus d’un déplacement ou d’une réunion programmée en fin de journée. Ne pensez pas seulement à vos contraintes, mais aussi à celles de votre entreprise, restez ouvert aux aménagements possibles.

« Contrairement à ce que pensent certains chefs d’entreprise ou managers, les salariés aidants ne sont pas moins performants ou plus fragiles que les autres, explique Lydie Recorbet. Le travail représente au contraire pour la plupart d’entre eux un lieu d’épanouissement personnel fort qu’ils investissent pleinement. Encore faut-il les aider à concilier ces différents rôles. En laissant aussi la possibilité d’en parler sans stigmatisation et sans attendre la situation d’urgence et l’absence forcée qui n’aurait pas été anticipées. »

Aidants, quels aménagements de travail ?

Il s’agit principalement d’aménagements d’horaires, de mise en place de journées de télétravail plus régulières et de tous aménagements nécessaires pour faciliter la conciliation de votre vie professionnelle et personnelle. Sachez par exemple que le refus de travailler la nuit ne peut constituer une faute ou un motif de licenciement. Il existe aussi différents congés salariés aidants et des possibilités d’aides financières pour les aidants.

*RSE : Responsabilité sociétale des entreprises.