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Démarche low-tech en entreprise : une initiative réaliste ?

Mise à jour le 2 août 2023

Selon le Haut conseil pour le climat, la France n’est pas préparée au dérèglement climatique actuel et à venir. Ce constat alarmant touche le monde entier et pourrait mener à la paupérisation de plus de 100 millions de personnes d’ici 2030.

Pour faire face à cet enjeu majeur, les low-tech ou basses technologies se développent. Ce concept, né en 1970, s’oppose aux high-tech contribuant à la surexploitation des ressources planétaires. La démarche low-tech comprend toutes les solutions techniques visant à réduire l’empreinte écologique via l’innovation frugale (simple, efficace et peu onéreuse).

Véritable solution pour amorcer la transition écologique, comment déployer une démarche low-tech en entreprise ? Quels sont les bénéfices pour l’organisation et les freins à son déploiement massif ?

Définition de la low-tech

Pour définir ce qu’est la low-tech, il faut revenir en arrière pour comprendre la situation. Le début de l’exploitation pétrolière en 1860 a révolutionné les outils et méthodes de production. Les conséquences sont l’amélioration des techniques de production, l’accès abondant aux ressources et la réduction du temps de travail humain.

Ces innovations nous ont permis d’atteindre notre niveau de confort actuel, au prix d’une insatiable consommation. Cette dernière est à l’origine de la destruction de l’environnement et de ses conséquences actuelles sur le climat.

Pour revenir à un mode de consommation plus vertueux, le concept de low-tech repose sur certains critères :

  • une meilleure durabilité des objets, dans le sens de robustesse et de réparabilité ;
  • la consommation raisonnée des matières premières ;
  • l’utilisation modérée de l’énergie ;
  • un meilleur impact environnemental (au cours de son cycle de vie et de production) ;
  • un degré d’autonomie d’usage et de résilience (capacité à recouvrer son état initial après perturbation) ;
  • un critère d’utilité (ratio coût environnemental/bénéfice).


Il n’existe pas de définition officielle pour la low-tech. Elle qualifie toutes les innovations répondant aux besoins de manière vertueuse pour l’environnement, sans altérer la qualité.


Déployer une démarche low-tech en entreprise, mode d’emploi

En choisissant de consommer plus responsable, les particuliers ont leur rôle à jouer dans la transition écologique. Selon l’organisation internationale du travail, ce sont pourtant les entreprises qui ont un rôle majeur à jouer dans la transition verte. En 2021, les émissions de gaz à effet de serre (GES) des ménages représentent 113 millions de tonnes. En proportion, l’activité des entreprises (production intérieure en biens et services, importations) équivaut à 471 millions de tonnes équivalent CO2.

Intégrer la démarche low-tech dans son entreprise consiste à :

  • Réduire son impact environnemental global pour s’engager dans une démarche de transition écologique.
  • Limiter son utilisation de ressources, notamment des matières premières qui se raréfient. L’objectif est d’employer des technologies moins énergivores.
  • Renforcer la résilience de son organisation en limitant sa dépendance énergétique dans un contexte de tension géopolitique et environnementale.
  • Créer des savoirs et process transférables, et impliquer davantage les collaborateurs, voire les clients.

Les démarches low-tech possibles selon votre secteur d’activité

Faire entrer la low-tech en entreprise, c’est adopter une vision globale. La réflexion doit se faire depuis la conception d’un produit jusqu’à l’élimination des déchets éventuels.

Dans un premier temps, définissez le besoin réel pour votre entreprise. L’idée de la low-tech est aussi de réduire la conception à l’essentiel, d’éviter le superflu. Ensuite, optez pour des matières premières locales, restreignez la consommation d’énergie, et donnez la priorité à la force humaine plutôt que de recourir aux machines. Pour le transport de vos produits, optez pour un mode doux et local. Enfin, favorisez la durabilité du produit : sensibilisez vos clients et collaborateurs pour consommer de façon responsable. L’objectif est de réparer et réutiliser les produits au maximum. S’il faut les recycler, c’est qu’aucune autre solution n’est envisageable.

Avant de mettre en place une initiative, 3 impacts doivent être évalués : économique (estimation du coût financier de mise en place d’une technologie douce), sociétal (impact sur les emplois, sur les compétences des collaborateurs), environnemental (émissions de CO2, utilisation des ressources).

Quelques exemples de low-tech en entreprise

  • Mettre en place des réflecteurs solaires au niveau des fenêtres afin d’améliorer la luminosité des espaces (dans un bureau, dans une chambre d’hôtel, notamment).
  • Installer un four solaire dans une boulangerie, comme l’initie Neoloco.
  • Mettre en place un circuit de livraison cyclologistique. Par exemple, à Paris, le transport de marchandises représente uniquement 15 à 20 % du trafic, mais aussi jusqu’à 45 % des particules fines émises !

Selon le secteur d’activité de votre entreprise, la mise en place d’une démarche low-tech sera plus ou moins spécifique : une entreprise du BTP pourra faire le choix de matériaux low-tech, comme la solution de revêtement énergétique Cool Roof, tandis qu’une entreprise de livraison de repas agira sur la problématique du transport.


Les freins au développement de la low-tech en entreprise

D’un point de vue économique, tous les voyants sont au vert en faveur de l’action climatique. Selon le rapport Stern, commandé par le Royaume uni à l’économiste Nicholas Stern, l’inaction climatique coûterait entre 5 et 20 % du PIB mondial contre seulement 1 % pour l’action.

En France, 25 % des entreprises déclarent spontanément que leur activité a un impact fort ou très fort sur l’environnement. Malgré cette prise de conscience, on constate une certaine réticence à agir énergiquement en faveur de la transition écologique. L’ADEME identifie quatre facteurs limitant le déploiement de la low-tech.

Le premier frein est lié à la réglementation, inadaptée, excluant les démarches low-tech. Cette inadéquation engendre une réticence des assurances, compte tenu du risque inhérent à ces solutions.

Le second frein est culturel : lié à la désirabilité à l’usage, au manque de communication et à l’acceptation sociale pour ce type de solutions.

Le troisième frein est économique, pour financer les projets low-tech. Les mécanismes de financement traditionnels basés sur la rentabilité économique limitent le déploiement de ces solutions alternatives.

Le dernier frein est sémantique, lié au terme de low-tech marquant une opposition avec la high-tech. Cela renvoie au concept de décroissance, loin de faire l’unanimité et source de clivage.

 

La low-tech est un outil indispensable de la transition écologique compte tenu de ses bénéfices sociaux, économiques et environnementaux.

Pour démocratiser ces solutions et les déployer à grande échelle, elles doivent être perçues comme une transition nécessaire et non une solution de niche. Dans une France composée à 
41 % de climatosceptiques, la low-tech a-t-elle la marge de manœuvre suffisante pour s’imposer ?

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