Gaz : à quoi s’attendre pour les factures en 2026 ?
Depuis plusieurs années, la facture de gaz des ménages français est au cœur des préoccupations. Après la crise énergétique de 2021-2022 et la mise en place de dispositifs exceptionnels comme le bouclier tarifaire, les consommateurs ont dû faire face à une instabilité inédite des prix. Même si le marché semble aujourd’hui un peu plus apaisé, les interrogations persistent : à quoi faut-il s’attendre en 2026 ? Les prix vont-ils repartir à la hausse ? Les réglementations en cours de mise en œuvre auront-elles un impact direct sur les foyers ?
En 2026, plusieurs réformes importantes entreront effectivement en vigueur. Elles concernent aussi bien la réglementation énergétique que les aides disponibles pour les équipements de chauffage. Certaines auront une incidence directe sur les factures, d’autres agiront de manière indirecte en modifiant l’équilibre entre le gaz et l’électricité dans le logement. Dans cet article, nous faisons le point sur les évolutions confirmées, les incertitudes qui demeurent et les conseils pratiques pour préparer cette échéance.
Pourquoi les prix du gaz restent-ils instables ?
Le gaz est une énergie dont le prix dépend de nombreux paramètres, souvent difficiles à anticiper.
- Les marchés internationaux : la France, comme la majorité des pays européens, importe la quasi-totalité de son gaz. Les prix de gros fluctuent en fonction de l’offre mondiale (notamment de gaz naturel liquéfié) et de la demande. Un hiver particulièrement froid en Europe ou en Asie peut entraîner une envolée des prix.
- Les infrastructures de stockage : l’Union européenne impose désormais des niveaux minimaux de remplissage des stocks de gaz avant chaque hiver pour éviter les pénuries. Cette politique sécurise l’approvisionnement mais pèse aussi sur les prix.
- Les taxes et contributions : une part significative de la facture est constituée de taxes et prélèvements (CSPE, accises, TVA). Leur évolution dépend des choix budgétaires du gouvernement.
- Les conditions climatiques : un hiver rigoureux augmente mécaniquement la consommation et donc les prix, tandis qu’un hiver doux peut contribuer à les stabiliser.
En résumé, même si les prix de marché se sont un peu calmés après la crise, ils restent structurellement instables. C’est dans ce contexte que s’inscrivent les réformes prévues pour 2026.
Les changements réglementaires confirmés pour 2026
La réforme des Certificats d’Économies d’Énergie (CEE)
Le dispositif des Certificats d’Économies d’Énergie, qui oblige les fournisseurs d’énergie à financer des travaux de rénovation énergétique, entrera dans une nouvelle phase à partir du 1er janvier 2026.
La période dite “P6” (2026-2030) prévoit des objectifs encore plus ambitieux : davantage de travaux devront être financés, notamment en matière d’isolation et d’efficacité énergétique.
Impact pour les consommateurs :
- Positif : plus d’aides financières disponibles pour changer de chaudière, installer un système hybride ou isoler son logement.
- Négatif : comme les fournisseurs sont mis à contribution, une partie de ce coût pourrait être répercutée sur les factures, de manière indirecte.
La réforme du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE)
Le 1er janvier 2026, une modification majeure sera introduite dans le calcul du DPE : le coefficient de conversion de l’électricité passera de 2,3 à 1,9.
Concrètement, cela signifie que les logements chauffés à l’électricité apparaîtront comme plus performants dans le classement énergétique, tandis que ceux chauffés au gaz perdront en attractivité.
Impact pour les consommateurs :
- Les logements au gaz risquent de voir leur note baisser, ce qui peut influencer la valeur immobilière et inciter à changer de mode de chauffage.
- Aucune incidence directe sur la facture mensuelle, mais une pression indirecte sur les choix de rénovation.
Les charges de service public de l’énergie (CSPE et assimilées)
Selon la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE), les charges de service public de l’énergie atteindront 12,94 milliards d’euros en 2026, dont près de 9,7 milliards devront être compensés par l’État. Ces charges incluent le soutien au biométhane et à la cogénération gaz.
Impact pour les consommateurs :
- Si l’État compense intégralement, l’effet restera limité.
- Si une partie est répercutée sur les factures via la fiscalité énergétique, les consommateurs pourraient voir apparaître une hausse de taxes.
La réglementation environnementale RE2020
Depuis 2025, les logements collectifs neufs sont soumis aux contraintes de la réglementation environnementale RE2020, qui limite fortement l’installation de chaudières à gaz. En 2026, cette norme sera pleinement intégrée dans le secteur de la construction.
Impact pour les consommateurs :
- Dans l’ancien, rien ne change directement.
- Dans le neuf, le gaz perd sa place, ce qui réduit la demande globale et pourrait influer sur les investissements futurs du secteur.
La fin progressive des aides pour les chaudières à gaz
Les dispositifs de soutien (comme MaPrimeRénov’ ou les primes CEE) réduisent progressivement leurs aides pour les chaudières 100 % gaz. Seuls les systèmes hybrides (chaudière à gaz couplée à une pompe à chaleur) continueront à être bien aidés.
Impact pour les consommateurs :
- Le remplacement d’une vieille chaudière par une chaudière à gaz classique coûtera plus cher.
- Les alternatives comme la pompe à chaleur seront encouragées par les aides.
Ce qui reste incertain pour 2026
Même si plusieurs mesures sont confirmées, d’autres points demeurent incertains :
- L’évolution exacte des prix de marché : personne ne peut prédire avec certitude les conditions climatiques ou géopolitiques de 2026.
- La fiscalité énergétique : certaines taxes pourraient évoluer, mais les arbitrages budgétaires ne sont pas encore connus.
- Les tarifs repères de la CRE : ils continueront d’être publiés, mais leur niveau dépendra des marchés.
Quel impact concret sur les factures des ménages ?
À quoi faut-il s’attendre concrètement sur la facture annuelle ?
- Appartement 60 m², 2 personnes (7 500 kWh/an) :
- Facture moyenne 2025 : ~950 €
- Estimation 2026 : entre 980 € et 1 050 € - Maison 100 m², 4 personnes (14 000 kWh/an) :
- Facture moyenne 2025 : ~1 700 €
- Estimation 2026 : entre 1 750 € et 1 900 €
Ces estimations tiennent compte des tendances actuelles, mais peuvent évoluer fortement selon le marché de gros.
Mesure | Date d’entrée en vigueur | Impact sur le consommateur |
---|---|---|
Réforme CEE P6 | 1er janvier 2026 | Plus d’aides pour la rénovation, mais coût indirect possible sur les prix |
Réforme DPE | 1er janvier 2026 | Logements au gaz moins bien classés, électricité favorisée |
Charges CSPE | 2026 | Risque de hausse via les taxes, selon arbitrages |
RE2020 (collectif neuf) | Consolidée en 2026 | Gaz quasiment exclu des constructions neuves |
Fin des aides chaudières à gaz | 2026 | Moins d’aides pour remplacer par du gaz classique |
Comment limiter la hausse de sa facture ?
Face à ces évolutions, il est essentiel de prendre les devants :
- Changer de fournisseur d’énergie avec le service Consofuté : les écarts entre fournisseurs peuvent atteindre plusieurs dizaines d’euros par an. Avec l’aide d’un téléconseiller Consofuté, trouvez l’offre la moins chère.
- Optimiser sa consommation : thermostat intelligent, entretien de la chaudière, baisse de 1°C = -7 % de consommation.
- Investir dans l’efficacité énergétique : isolation des murs et combles, équipements hybrides.
- Profiter des aides disponibles : même si elles se réduisent pour le gaz, elles restent nombreuses pour les rénovations globales.
L’année 2026 marquera une nouvelle étape pour le gaz en France. Entre réforme du DPE, nouvelles obligations pour les fournisseurs via les CEE et restrictions sur les chaudières à gaz, le paysage énergétique se transforme rapidement. Si les prix dépendront toujours en grande partie du marché international, les ménages doivent s’attendre à une facture globalement stable mais potentiellement plus lourde qu’avant la crise de 2021. Pour éviter les mauvaises surprises, la meilleure stratégie reste de comparer, anticiper et optimiser sa consommation. Avec des services comme Consofuté, maîtrisez vos factures d’énergie sur le long terme.