« Les animaux, bien plus qu’une compagnie »

Mise à jour le 20 décembre 2019
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C’est LA décision prise par certains séniors afin d’égayer leur quotidien. Mais qu’elle soit personnelle ou conseillée par des proches, l’idée ne s’avère bonne qu’en cas de choix réfléchi et raisonnable. Responsable du refuge de Golfech (82) de la SPA, Lydie Delbecque livre ses conseils à ceux qui souhaitent adopter un animal de compagnie.

VSMP : Quels sont les bienfaits des animaux de compagnie, en particulier pour les personnes âgées ?

Lydie Delbecque : « Au vu de ce qu’ont démontré certaines études sur les vertus thérapeutiques des animaux sur certains publics – autisme etc. – on peut considérer comme avéré le fait que les animaux font du bien à tous leurs maîtres. Pour les séniors, avoir un animal, c’est un bonheur partagé : ils se sentent heureux à leurs côtés, et inversement ».

VSMP : Comment se traduit justement ce bien-être ?

L.D. : « Prenons les classiques chats et chiens, qui restent les animaux préférés des français*. Pour les premiers, on parle de « ronron thérapie », un terme qui peut prêter à sourire mais qui est tout à fait sérieux car, là encore, il a été prouvé qu’avoir avec soi un chat qui ronronne est apaisant, y compris pour les personnes les plus anxieuses. De son côté, le fait qu’il soit plus dépendant de son maître fait du chien un animal qui va (ré)ouvrir certaines portes. En effet, l’interaction et le jeu sont des notions importantes pour lui. Sans cela, il peut être malheureux. La promenade, peut clairement aider des personnes seules et / ou qui n’ont pas ou peu de raisons de sortir. Au-delà de la balade, le chien favorise les rencontres et le dialogue avec d’autres personnes que l’on croise. Cela crée du lien social. Chiens et chats sont des animaux de compagnie par excellence : ils offrent des moments de câlins, demandent parfois un échange via les aboiements et miaulements. Bref, ils sont synonymes de réconfort et de joie de vivre, en plus de rompre la solitude ».

VSMP : Que conseillez-vous à des séniors qui veulent adopter un animal ou aux membres de leur famille qui souhaitent leur en offrir un ?

L.D. : « La première chose à savoir, c’est que tout ce qui est dit sur les caractères de certains animaux ou certaines races tient plutôt de la « croyance ». Sur deux labradors, un peut être dynamique et l’autre plutôt calme, voire pataud. Autre exemple : on pense que les chiens dits de chasse ne sont pas faits pour les personnes âgées, mais c’est faux ! Un épagneul ou un beagle qui n’a pas été élevé pour traquer fera un très bon animal de compagnie. Deuxième point, sans doute le plus important : l’âge de l’animal. De nombreuses personnes âgées souhaitent adopter des chiots, sans savoir que cela peut être dangereux pour eux. Pourquoi ? Un jeune chien qui n’est pas encore éduqué peut faire ses besoins à des moments et endroit auxquels on ne s’attend pas, ce qui peut nécessiter des gestes compliqués ou, pire, provoquer la chute du maître. Ce genre d’incident est plus fréquent qu’on ne le croit. Même chose pour les chats : les séniors doivent vraiment privilégier un chat calme ayant quelques années plutôt qu’un petit qui court et saute partout, et s’agrippe à lui à l’aide de ses griffes. Pour toutes ces raisons, il n’y a donc pas de profil type. Il faut surtout qu’avant de choisir leur animal, les adoptants échangent avec des personnes qui travaillent dans les refuges et écoutent leurs conseils, car ils sauront les orienter en fonction de ce qu’ils veulent et peuvent faire. Au-delà de la bonne action, opter pour un animal passé par un refuge, c’est recevoir un amour inconditionnel de celui que l’on accueille. Il y a vraiment un « truc » en plus ».

VSMP : Quid des Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC) ?

L.D. : « Ils représentent une bonne alternative pour les personnes qui vivent une sédentarité forcée et ne sont pas très mobiles. Je pense notamment aux poissons et aux hamsters, qui sont assez distrayants, ou encore aux perruches, dont les chants sont une vraie animation ».

* En 2016, près de 50% des foyers français possédaient au moins l’un des deux, soit 7,4 millions de chiens et 13,5 millions de chats sur tout le territoire (source Statista)